Hypnothérapie est une discipline qui utilise l’hypnose afin de soigner. L’hypnothérapie peut être pratiquée par un hypnothérapeute ou un psychothérapeute s’il a été formé à cette discipline.
D’après la définition de l’International society of hypnosis, l’hypnose est « un état de conscience incluant une focalisation de l’attention et une attention périphérique diminuée, caractérisé par une capacité accrue à répondre à la suggestion. »
L’hypnothérapie à travers les siècles
A travers les âges et les cultures, les hommes ont utilisé les états de conscience modifiés pour soigner. Néanmoins, ces pratiques se distinguent de l’utilisation et la pratique actuelle de l’hypnose en occident.
En Europe, cette discipline à connu des période de popularité et de déclin à travers les siècles. Elle a été popularisé par Franz-Anton Mesmer, un médecin viennois. Ce praticien pensait que le corps était sillonné par un fluide et que si cette circulation ne s’effectuait pas correctement, cela entrainait des maladies nerveuses. Son idée était de guérir ces maladies en utilisant le « magnétisme animal », le but étant de provoquer une crise curative en utilisant des effleurements ou son célèbre « baquet ». Cette crise curative devait rétablir la bonne circulation du fluide dans le corps et l’équilibre de ce dernier.
Aujourd’hui, la théorie de Mesmer concernant le fluide animal est jugée folklorique. Néanmoins, la méthode du Dr. Mesmer n’en est pas moins moderne au vue de la centralité de cette visée thérapeutique.
Plus tard, au XIXe siècle, l’hypnose devient encore plus scientifique grâce au chirurgien écossais James Braid. Il s’intéresse à l’importance de la focalisation et de la notion de suggestibilité, ce qui entraîne une utilisation de l’hypnose en anesthésie.
A l’époque, les moyens d’imagerie médicale ne permettent pas encore de montrer l’activité cérébrale d’une personne sous hypnose. De ce fait, le terme hypnose qui a été adopté pour désigner cette discipline est incorrect : « hypnos » veut dire sommeil, or il a été prouvé depuis que l’hypnose et le sommeil sont deux états de conscience distincts.
L’un des âges d’or de l’hypnose se situe entre le XIX et le XX siècle. A cette époque, deux écoles s’opposent : d’un côté la Salpatrière et Jean-Martin Charcot. Ce médecin travailla notamment sur l’hystérie. Charcot et la Salpêtrière s’opposent à l’Ecole de Nancy. Cette seconde école compte des médecins tels que Ambroise-Auguste Liébault et Hippolyte Bernheim, qui ont développé une méthode reposant sur la suggestion d’un sommeil imminent. Pour Charcot, cet état de conscience était pathologique et ne survenait que chez les patients atteint d’hystérie. Liébault réfute la théorie de Charcot et mène des recherche sur le caractère physiologique de l’état de sommeil imminent.
Plus tard, la théorie de Liévault sera reprise par Pierre Janet. Il décrit comment le thérapeute peut guider son patient vers la guérison en provoquant une réduction du champs de perception. Janet est le premier à théoriser la pratique de « désagrégation psychologique », une technique permettant de scinder l’esprit en deux partie pour gagner en réceptivité.
Lors de son travail sur l’hypnose, Sigmund Freud découvrit la fonction princeps de la suggestion hypnotique. Il abandonna néanmoins ses recherches sur l’hypnose afin de se concentrer sur la psychanalyse.
Cet intérêt pour l’hypnothérapie prend fin en 1895. Freud et Bruer ont publié des recherches sur la psychanalyse, et les médecins mènent désormais des recherches et des expérience sur cette discipline plutôt que sur l’hypnothérapie. Il faudra attendre les années 1960 pour que l’hypnothérapie revienne sur le devant de la scène, notamment grâce à l’apparition de l’hypnose ericksonienne.
L’hypnose ericksonienne a été théorisée par le psychiatre américain Milton Erickson. Cette discipline est aujourd’hui la forme d’hypnose la plus pratiquée. L’hypnose ericksonnienne place le patient au centre de la démarche thérapeutique. Cette méthode commence par partir de là où se trouve la patient en tenant compte de sa réalité et en lui offrant la liberté d’agir.
Les domaines d’application de l’hypnothérapie moderne
Aujourd’hui, l’hypnothérapie est utilisé pour soulager les patients atteints de diverses pathologie. Cette démarche s’effectue toujours en respectant l’intégrité du patient, dans un confiance mutuelle entre hypnotiseur et hypnotisé.
Certains services obstétriques des hôpitaux utilisent l’hypnose afin de réduire les douleurs des accouchements et d’accompagner les patientes dans ce moment souvent délicat. Dans certains cas l’hypnose peut permettre de ne pas avoir recours à un péridurale de par sa faculté à améliorer la gestion de la douleur.
De même, l’hypnothérapie est utilisée en anesthésie. Elle permet d’aider les patients anxieux à l’idée de se faire opérer de mieux appréhender leur intervention chirurgicale. Dans certains cas, cette discipline permet même de n’utiliser qu’une anesthésie locale pour des opération nécessitant en temps normal une anesthésie générale.
L’hypnothérapie peut être une alternative thérapeutique dans de nombreuses pathologies. Des recherches ont notamment été menées sur l’efficacité de l’hypnose sur les neuropathologies comme les scléroses.
Hypnothérapie : la profession d’hypnothérapeute
La profession d’hypnothérapeute est peu ou pas encadrée dans de nombreux pays. En effet, l’hypnose n’est jamais considérée comme une pratique médical, même si certains médecins ou professionnels du monde médical (infirmiers, sage-femme) sont formés à l’hypnothérapie et la pratique, souvent pour améliorer le confort des patients.
La plupart des praticiens en hypnoses sont diplômés de structure de formation. Il y a néanmoins un besoin évident de contrôle et d’unification de cette discipline, comme en témoigne la demande des assureurs canadiens qui réclament la mise en place d’une formation qualifiée afin de garantir la responsabilité civil du praticien vis-à-vis de ses patients.En France, il y a un réel besoin de légitimé au sein de cette profession, dans ce sens, un syndicat lié à l’U2P et l’UNAPL milite pour la reconnaissance de cette discipline et le professionnalisme de ceux qui la pratique. Ce syndicat exige une preuve de formation sérieuse et complète dispensée par un centre de formation reconnue pour y adhérer. Il impose également à ses adhérent le respect d’une charte éthique et d’un code de déontologie.